mars 18, 2002

M. Belzberg est de retour, avec un fonds de rachat

Environ six mois après avoir conclu la vente d’Harrowston Inc. une société de gestion cotée en bourse disposant d’importants capitaux qui avait été acquise par TD Capital Partners l’année dernière, Brent Belzberg est de retour.

Il a fondé TorQuest, l’une des nombreuses nouvelles sociétés dans le monde de la gestion de fonds d’investissement privé. Cette entité vient de clôturer un fonds de rachat au financement privé appelé Fonds de valeur LP de TorQuest. Ce fonds TorQuest en est l’associé commandité a rassemblé 135 millions de dollars de souscriptions d’un groupe d’institutions financières.

Parmi les investisseurs figurent quatre des plus grandes banques canadiennes ainsi que plusieurs grands fonds de pension. Il y a de fortes chances que le fonds s’accroisse un peu plus, étant donné qu’il vient de fêter sa soi-disant première clôture.

Le conseil d’administration du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (Teachers) fait partie des investisseurs. « Les services de banque d’affaires sont une affaire de relations. Nous sommes en relation avec Brent depuis de nombreuses années et il nous a semblé évident de le soutenir lorsqu’il a vendu Harrowston », déclare Jim Leech, vice-président principal de la division des services de banque d’affaires de Teachers. « Nous avons été impliqués dans de nombreuses transactions concernant Harrowston et notre banque d’affaires est familière avec sa façon d’investir. »

M. Belzberg, qui, alors qu’il dirigeait Harrowston, avait été critiqué pour n’avoir pas investi dans ce que l’on a appelé le boom des technologies qui avait agité le marché il y deux ans, indique que le fonds représente « un retour aux sources en matière d’investissement ». « Nous né gaspillions pas les dollars à cette époque. Nous avons protégé capital, et nous sommes toujours là », déclare-t-il.

Cette stratégie d’investissement a été fructueuse pour les actionnaires d’Harrowston : au cours de la période où l’entreprise a été cotée en bourse, elle a enregistré un taux de rendement annuel composé moyen des valeurs comptables d’environ 23 %. Concernant les investissements réalisés par Harrowston, le taux de rendement annuel composé était même supérieur à 44 %.

« Brent possède un impressionnant historique de création de valeur pour les actionnaires chez Harrowston. Il est l’un des meilleurs en matière de génération de flux d’affaires dans le secteur des investissements. Nous espérons qu’il en ira de même avec TorQuest », déclare Steve Dent, directeur général de TD Capital Canadian Private Equity Partners, un fonds d’investissement privé qui a levé 635 millions de dollars l’année dernière le plus grand fonds de ce type au Canada.

M. Belzberg et son équipe ont l’intention d’utiliser le produit de la vente pour investir dans près d’une dizaine de transactions. L’objectif du groupe est d’investir dans des entreprises qui offrent des perspectives de création de valeur par le biais d’une gestion active des investissements. Les entreprises ciblées sont les petites et moyennes entreprises ainsi que les entreprises à un stade plus avancé. En outré, dans certains cas, les institutions financières qui ont investi dans le fonds de TorQuest pourront co-investir avec le fonds.

En tout cas, le groupe a l’intention d’investir de façon à ce que le fonds prenne le contrôle de l’entreprise dans laquelle l’investissement est réalisé.

« Le contrôle est crucial », ajoute M. Belzberg que son ami proche Chuck Winograd, chef de la direction de RBC Dominion valeurs mobilières, surnomme « le Maire » (en précisant qu’il surnomme M. Belzberg ainsi car « Il connait tout le monde. Avec lui, il n’y a que deux degrés de séparation. Je le connais et il connaît tout le monde. »)

« Le contrôle, c’est ce qui a manqué dans la plupart des investissements réalisés pendant la frénésie de l’Internet et des technologies », affirme M. Belzberg. Il s’agit d’investissements réalisés par des sociétés de capital-risqué ou des banques d’affaires. Alors que ces investisseurs possédaient en général des portefeuilles diversifiés, ils n’arrivaient pas à réaliser des transactions lorsque les entreprises dans lesquelles ils avaient investi connaissaient des difficultés.

« Avoir un actionnaire actif est primordial, car il offre des perspectives et joue un rôle de détenteur dans la création de valeur », indique M. Belzberg.

Évidemment M. Belzberg né fera pas tout tout seul. Il a recruté Eric Berke qui jusqu’à récemment était président et chef de la direction de Gustin Kramer Ltd., un fabricant entièrement intégré de produits de marques privées dont le siège se trouve à Toronto (parmi ses produits figurent des adoucissants textiles en feuilles).

M. Berke est né aux États-Unis, a fait ses études à l’Université de Boston, et vit au Canada depuis 1988. Outré ses diplômes universitaires, M. Berke est également un exploitant.

M. Belzberg a également recruté un gestionnaire, Alan Lever, qui était auparavant analyste financier au bureau de Toronto de Credit Suisse First Boston. M. Berke et M. Lever se joignent à George Rossolatos qui travaillait chez Harrowston depuis deux ans avant de se joindre à TorQuest.

M. Belzberg est en mesure de voler de ses propres ailes : au printemps dernier, Harrowston avait attiré l’attention d’Unity Capital, une banque d’affaires qui voulait démanteler l’entreprise pour dégager un rendement de près de 150 millions de dollars en liquidités et en semi-liquidités. À cette époque, M. Belzberg avait déclaré « Halte-là. Pas si vite. Nous sommes déjà en train d’étudier un plan qui va créer de la valeur pour les actionnaires. Nous allons vous faire obtenir plus que ce qui vous a été proposé. » C’est ce qui a fini par arriver : TD Capital Partners a convenu d’acheter Harrowston pour 7,35 $ par action. Lorsque Harrowston a exclu ses importantes liquidités – d’environ 5 $ par action – du solde, ce prix a atteint le double du prix de 6,25 $ par action proposé par Unity (qui avait fait son offre après avoir pris une participation de 10 % dans Harrowston). Sur les 6,25 $ proposés, 6,15 $ étaient garantis, le 0,10 $ par action étant conditionnel.

Source : National Post (en ligne)